Argumentaire Escaffre : la défense européenne, complément de l’OTAN
La défense européenne, complément de l’OTAN
19 avril 2005
Le dernier numéro de la revue "Défense & Sécurité Internationale" (n°3 avril 2005) fait une discrète mais habile propagande pour le oui. Il n’en demeure pas moins que quelques articles sont particulièrement intéressants, en particulier l’interview (datée du 10 mars) du général X. de Zuchowicz, Directeur de l’IHEDN (page 15).
Question : "Comment percevez-vous l’émergence de la Défense européenne ?"
Réponse : "Ce que je crois, c’est que l’on ne peut pas poser la question en parlant d’une armée européenne. Ce que l’on veut, c’est avoir la possibilité pour les Européens d’intervenir dans certains endroits qui n’intéressent pas directement l’OTAN. Il s’agit d’une organisation complémentaire à celle qu’apporte l’OTAN."
C’est dans la droite ligne du TCE : la "défense" de l’UE "complémentaire" de l’OTAN. Il ne précise pas quels sont les chasse-gardées.
A une autre question concernant l’esprit de défense auprès des nouveaux pays membres (même page) il déclare : (...) "Je pense que l’Europe de la Défense est allée beaucoup plus vite que l’Europe en général, qu’il faut même faire attention car il ne faut pas avoir un instrument sans avoir de tête pour nous dire ce qu’il faut en faire. Il faut que l’Europe de la défense marche au rythme de la construction politique."
Inquiétant ! La tête : c’est l’administration américaine, qui a tout intérêt d’avoir une Europe naine politique (pas de tête) et suffisamment conséquente en termes d’armement supplétif.
Un autre article (p. 18) nous apprend que les USA possèdent encore 480 bombes nucléaires réparties sur huit bases militaires situés dans six pays européens, que celles qui étaient entreposées en Grèce ont été déplacées en 2001, mais personne en Europe ne sait ce qu’elles sont devenues !
Un autre article (p. 78) tente de mesurer le décrochage de l’Europe en matière de recherche et technologie durant la dernière décennie - c’est à dire depuis 1990, fin de l’URSS, et on notera la concomitance avec l’extension de la main mise des E.U. sur l’UE (traité de Maastricht, etc.)
Jean-Pierre Escaffre, membre du Conseil Scientifique d’Attac