Citoyen du monde à Montrouge n°121, Décembre 2014 : Et si ... (lueurs d’espoir)
[|Citoyen du monde à Montrouge, |]
[|numéro 121, Décembre 2014|]
[|[*Et si… (lueurs d’espoir)*]|]
Et si, confrontés au risque de spirale déflationniste et à la montée des contestations populaires, les autorités européennes changeaient enfin de cap ?
Les inégalités coûtent cher en croissance aux pays de l’OCDE. Jamais les écarts entre riches et pauvres n’ont été aussi forts que depuis 30 ans. Le clivage Nord-Sud s’accentue en Europe : revenus, emplois, pauvreté… Depuis 2 000, les pays du nord et de l’Allemagne divergent des Méditerranéens. Même le FMI de Christine Lagarde, même la Banque Centrale de Mario Draghi estiment que la politique d’austérité imposée par les instances de l’Union européenne met en danger la croissance et peut déboucher sur la déflation.
L’harmonisation européenne de la fiscalité – notamment sur le capital et sur la fortune -, des politiques de redistribution mieux ciblées, pourraient enrayer, progressivement, cette explosion des inégalités qui minent nos sociétés. Les ministres des finances français, allemand et italien proposent une directive pour empêcher les multinationales d’échapper à l’impôt. Le plan de relance de Junker pourrait être un premier pas pour éviter la stagnation.
La mobilisation contre le projet de traité transatlantique TAFTA (qui menace de balayer le droit des peuples et leurs conquêtes sociales et écologiques), mobilisation menée, il faut le souligner, à l’échelle européenne, pourrait bien réussir à l’enterrer.
En Espagne, le mouvement de la gauche radicale, Podemos, héritier des « indignés », est en passe de gagner les élections législatives de 2015. En Grèce, la gauche radicale, Syriza, est en tête dans les sondages, et pourrait parvenir à chasser le premier ministre conservateur Antonio Samaros. Même en Allemagne, où une majorité alternative SPD-Die Linke (gauche radicale) est arithmétiquement possible, un Land, la Thuringe, a placé à sa tête un représentant de die Linke…
Et si, constatant, après son ministre des finances Emmanuel Macron, l’échec du pacte de responsabilité (40 milliards d’allègements de cotisations sociales aux entreprises, mais, contrairement aux promesses de M. Gattaz, pas de création d’emplois), François Hollande décidait de renouer avec son discours du Bourget (« mon ennemi, c’est la finance »), et de désigner un Premier ministre qui puisse s’appuyer sur toute la gauche (PS-Front de gauche- Verts) au Parlement ?
Peut-être cette mesure, prise dès janvier, permettrait-elle la débâcle annoncée pour la gauche pour les élections départementales ?
Mais surtout, la nouvelle orientation politique permettrait de remobiliser le pays, en mettant en œuvre, avec la lutte contre le changement climatique, une politique fortement créatrice d’emplois (dans les secteurs des énergies renouvelables, du bâtiment, des transports publics et de l’agriculture). Une véritable réforme fiscale serait lancée, de façon à réduire les inégalités de revenus et surtout de patrimoines, que l’on voit croître depuis quarante ans.
La gauche n’aurait plus honte d’afficher ses valeurs d’égalité, de justice et de générosité. Le mouvement vers la réduction du temps de travail serait relancé. La France renouerait avec sa tradition d’accueil de ceux qui, dans le monde, sont persécutés.
Une primaire serait organisée à gauche pour l’élection présidentielle. Car celle-ci est l’élection qui continue de passionner les Français. Et 75 % d’entre eux sont favorables à une primaire à gauche (dont 73 % des sympathisants de gauche). Mais pour contrebalancer le pouvoir excessif dont dispose aujourd’hui le Président (et dont on a pu hélas voir à quelles dérives il nous entraîne), les députés seraient élus à la proportionnelle, au sein de chaque département. L’Assemblée serait ainsi plus représentative du peuple, mais aussi plus composite. Le Président choisirait un Premier ministre susceptible de rassembler derrière lui une majorité de députés, et, conformément à la Constitution, ce serait le Premier ministre qui déterminerait et conduirait la politique de la nation). L’inconvénient de la proportionnelle intégrale est l’instabilité (que l’on a connue sous la IVème République). Mais il serait évité grâce à l’élection au suffrage universel du Président de la République (qui pousse à la bipolarisation, c’est-à-dire à des choix clairs d’orientation politique), et à la motion de censure (qui impose qu’il y ait, pour renverser le gouvernement, une majorité de substitution). [**Les autres articles du bulletin dans le document-joint.*]
Les inégalités coûtent cher en croissance aux pays de l’OCDE. Jamais les écarts entre riches et pauvres n’ont été aussi forts que depuis 30 ans. Le clivage Nord-Sud s’accentue en Europe : revenus, emplois, pauvreté… Depuis 2 000, les pays du nord et de l’Allemagne divergent des Méditerranéens. Même le FMI de Christine Lagarde, même la Banque Centrale de Mario Draghi estiment que la politique d’austérité imposée par les instances de l’Union européenne met en danger la croissance et peut déboucher sur la déflation.
L’harmonisation européenne de la fiscalité – notamment sur le capital et sur la fortune -, des politiques de redistribution mieux ciblées, pourraient enrayer, progressivement, cette explosion des inégalités qui minent nos sociétés. Les ministres des finances français, allemand et italien proposent une directive pour empêcher les multinationales d’échapper à l’impôt. Le plan de relance de Junker pourrait être un premier pas pour éviter la stagnation.
La mobilisation contre le projet de traité transatlantique TAFTA (qui menace de balayer le droit des peuples et leurs conquêtes sociales et écologiques), mobilisation menée, il faut le souligner, à l’échelle européenne, pourrait bien réussir à l’enterrer.
En Espagne, le mouvement de la gauche radicale, Podemos, héritier des « indignés », est en passe de gagner les élections législatives de 2015. En Grèce, la gauche radicale, Syriza, est en tête dans les sondages, et pourrait parvenir à chasser le premier ministre conservateur Antonio Samaros. Même en Allemagne, où une majorité alternative SPD-Die Linke (gauche radicale) est arithmétiquement possible, un Land, la Thuringe, a placé à sa tête un représentant de die Linke…
Et si, constatant, après son ministre des finances Emmanuel Macron, l’échec du pacte de responsabilité (40 milliards d’allègements de cotisations sociales aux entreprises, mais, contrairement aux promesses de M. Gattaz, pas de création d’emplois), François Hollande décidait de renouer avec son discours du Bourget (« mon ennemi, c’est la finance »), et de désigner un Premier ministre qui puisse s’appuyer sur toute la gauche (PS-Front de gauche- Verts) au Parlement ?
Peut-être cette mesure, prise dès janvier, permettrait-elle la débâcle annoncée pour la gauche pour les élections départementales ?
Mais surtout, la nouvelle orientation politique permettrait de remobiliser le pays, en mettant en œuvre, avec la lutte contre le changement climatique, une politique fortement créatrice d’emplois (dans les secteurs des énergies renouvelables, du bâtiment, des transports publics et de l’agriculture). Une véritable réforme fiscale serait lancée, de façon à réduire les inégalités de revenus et surtout de patrimoines, que l’on voit croître depuis quarante ans.
La gauche n’aurait plus honte d’afficher ses valeurs d’égalité, de justice et de générosité. Le mouvement vers la réduction du temps de travail serait relancé. La France renouerait avec sa tradition d’accueil de ceux qui, dans le monde, sont persécutés.
Une primaire serait organisée à gauche pour l’élection présidentielle. Car celle-ci est l’élection qui continue de passionner les Français. Et 75 % d’entre eux sont favorables à une primaire à gauche (dont 73 % des sympathisants de gauche). Mais pour contrebalancer le pouvoir excessif dont dispose aujourd’hui le Président (et dont on a pu hélas voir à quelles dérives il nous entraîne), les députés seraient élus à la proportionnelle, au sein de chaque département. L’Assemblée serait ainsi plus représentative du peuple, mais aussi plus composite. Le Président choisirait un Premier ministre susceptible de rassembler derrière lui une majorité de députés, et, conformément à la Constitution, ce serait le Premier ministre qui déterminerait et conduirait la politique de la nation). L’inconvénient de la proportionnelle intégrale est l’instabilité (que l’on a connue sous la IVème République). Mais il serait évité grâce à l’élection au suffrage universel du Président de la République (qui pousse à la bipolarisation, c’est-à-dire à des choix clairs d’orientation politique), et à la motion de censure (qui impose qu’il y ait, pour renverser le gouvernement, une majorité de substitution). [**Les autres articles du bulletin dans le document-joint.*]