CMM - Citoyen du Monde à Montrouge N°97 - Juin-Aout 2012 - Nous courons à la catastrophe, soyons optimistes !
Les niveaux d’émission de gaz à effet de serre sont plus élevés que le pire des scénarios publiés par les scientifiques il y a à peine cinq ans. Nous allons vers plus de 4 ° C de réchauffement climatique global. Et néanmoins la conférence des Nations unies sur le développement durable de Rio (du 20 au 22 juin) s’achemine vers un nouvel échec.
La Chine, qui émet bien plus de CO2 qu’elle n’en déclare, veut soutenir sa croissance, qui « n’est plus que » de 8 % par an , et l’Inde se désole de ne pas atteindre ce niveau.
Mais les pays occidentaux seraient mal placés pour leur faire la leçon : aujourd’hui encore, un Chinois émet 4 fois moins de gaz à effet de serre qu’un Etats-unien…
L’Europe s’enfonce de plus en plus dans la crise. Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne obtient une aide financière pour sauver un secteur bancaire en déconfiture. Longtemps citée en exemple, elle avait fondé sa croissance sur une bulle immobilière : du BTP à l’aveugle, financé par du crédit à tout va. Les « solutions libérales » (plans d’austérité, privatisations, baisse des salaires, contre-réformes des retraites…) conduisent partout à la récession et au chômage de masse, et ne suffisent pas à soustraire les pays concernés à la pression des « marchés financiers ». Le « bon élève » Mario Monti le voit bien, la dette publique italienne a augmenté de 80 milliards d’euros en un an, et l’Italie ne peut emprunter qu’à des taux proches de 7 % !
De son côté, Londres se lance dans la folie de chantiers titanesques pour les JO (alors pourtant qu’on a pu voir combien ils avaient coûté cher à la Grèce).
Dans ce contexte, les fantômes du passé ressurgissent. En Hongrie, l’extrême droite entend réhabiliter Miklos Horthy, régent du royaume de Hongrie de 1920 à 1944. Allié d’Adolf Hitler, il ne l’avait lâché qu’à la fin de la guerre, alors que les Soviétiques étaient aux frontières du pays, après avoir, bien tardivement, désapprouvé la politique des Nazis, qui provoqua l’extermination de plus d’un demi-million de compatriotes juifs.
En France, la droite rompt avec la tradition du front républicain, jusqu’ici appliquée par la droite et la gauche, qui consiste en cas de risque d’élection d’un candidat du Front national, à se désister en faveur du candidat républicain le mieux placé. Il s’agit d’une faute politique extrêmement lourde, qui marque une rupture avec l’héritage gaulliste, et réinsère dans le jeu politique les héritiers de Pétain. Les campagnes présidentielles de Nicolas Sarkozy, en 2007 et 2012, et son quinquennat, avaient préparé cette rupture.
Positivons ! C’est peut-être acculée à la catastrophe que l’humanité trouvera les voies pour se sauver.
On trouvera dans ce numéro de CMM un bon paquet de bonnes nouvelles.