Compte rendu de la réunion du 15 mars 2005 à Courbevoie : le commerce équitable

, par attac92

ATTAC 92

Groupe de Colombes - Courbevoie - La Garenne - Neuilly

Compte-rendu de la réunion du 15 mars 2005 à Courbevoie

La réunion a eu lieu au foyer africain de Courbevoie. Le groupe s’y est déjà retrouvé à plusieurs reprises par le passé. La réunion a été précédée d’un déjeuner africain fort apprécié des convives et qui nous a permis de faire plus ample connaissance avec la cuisine africaine, cet élément essentiel de toute culture, à défaut d’un plus ample contact avec la population du foyer.
La réunion a ensuite été consacrée au commerce équitable.
JPV a d’abord exposé la genèse de ce concept en France : à la suite des inondations au Bangladesh dans les années 70, prise de conscience que l’aide au Sud n’est pas efficace et de la nécessité de faire commerce avec les pays du Tiers-Monde pour respecter la dignité de ces états et de leurs populations.
Aujourd’hui, le commerce équitable en France présente globalement deux formes :
Des organismes comme Artisans du Monde, Andines, etc. qui achètent aux producteurs et vendent ;
L’association Max Havelaar, fondée aux Pays-Bas et introduite en France par Artisans du Monde, qui labellise les produits répondant aux standards internationaux du commerce équitable, c’est-à-dire que les produits sont payés au juste prix aux producteurs. Ces produits peuvent être diffusés dans tous les réseaux de distribution et notamment dans la grande distribution.
L’objectif des premiers est de proposer une autre façon de penser l’économie. La logique de la seconde est l’accroissement des volumes produits et achetés, sans se soucier comment ces produits sont commercialisés au Nord, au risque de d’une dilution de la spécificité du commerce équitable. En effet, le problème des pays du Sud est plus la régularité des achats et la stabilité des prix que le niveau de ces derniers, car c’est cette régularité et cette stabilité qui permet d’investir pour pérenniser et développer l’activité. C’est pourquoi le mouvement du commerce équitable français est plus méfiant à l’égard des grandes surfaces dont la logique est plus de coller à la demande des consommateurs du Nord pour dégager un maximum de profits que de se soucier de la situation des producteurs du Sud.
Le développement économique du Sud est aujourd’hui un vaste champ d’expérience au sein duquel de nouveaux systèmes peuvent naître. Il faut donc se garder de vouloir imposer un modèle d’organisation unique.
Les migrants originaires des pays du Sud sont aujourd’hui la source de fonds la plus importante pour ces pays, devant l’aide des états et des ONG. Ils peuvent aider les acteurs du commerce équitable à repérer dans leur pays d’origine des filières qui leur échappent. Et surtout, connaissant les deux réalités - celle du Sud et celle du Nord - ils sont très utiles pour les aider à résister à la tentation de « sur-normer » en mettant en place des outils de contrôle. Ils constituent ainsi un facteur de plus grande efficacité pour les organisations de commerce équitable.
Ce passionnant exposé nous ayant mené jusqu’au milieu de l’après-midi, tout le monde est parti très vite, sans que nous ayons eu le temps de fixer un nouveau thème de débat pour la prochaine réunion. Mais la perspective du référendum ne manquera de faire à nouveau débat.
Distribution de tracts :
Les deux distributions de tracts à la gare de Courbevoie et au marché de Colombes ont permis de constater un bon accueil de la part de la population, en particulier à Colombes où pas mal de gens se sont arrêtés pour discuter et affirmer leur soutien au non.