Lettre ouverte à M. le Président de la République le 24 octobre 2008

, par attac92

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République

le 24 octobre 2008

En écoutant votre discours de Toulon, nous avons eu l’impression, Monsieur le Président, que vous
lisiez un de nos tracts :
« L’idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. L’idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle. Pendant plusieurs décennies on a créé les conditions dans lesquelles l’industrie se trouvait soumise à la logique de la rentabilité financière à court terme... On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier... »

Depuis plus de 10 ans maintenant, Attac notre association ne cesse de mettre en garde les citoyens sur les dangers de la financiarisation, de la marchandisation de toutes les activités humaines.

En vous écoutant, adhérents et bénévoles du 92, nous avons eu, nous devons l’avouer, Monsieur le Président, une certaine fierté : nous avons convaincu le plus célèbre des citoyens de notre département.

Nous avons eu le sentiment que les soirées que nous avions sacrifiées pour tenir des réunions publiques dans des arrières salles de cafés, que les matinées passées sur les marchés à distribuer des tracts n’avaient pas été inutiles.
Bien sûr nous ne sommes pas du tout d’accord avec les solutions que vous proposez pour faire face à cette crise financière catastrophique. Mais nous serons capables de militer longtemps encore pour faire valoir nos solutions que vous trouverez au dos de cette lettre. Pour plus de détails sur ces propositions vous pouvez consulter notre site internet :
http://www.france.attac.org/

Le fait de vous avoir convaincu sur l’analyse de la situation a décuplé notre courage et notre dynamisme pour continuer notre travail d’éducation populaire destiné à convaincre de la pertinence de nos solutions.

Bien plus nous ne doutons pas, qu’afin de nous aider dans notre tâche, vous aurez particulièrement à coeur de demander aux maires du 92 qui vous soutiennent de bien vouloir nous accorder gracieusement des salles municipales pour nos réunions publiques, nous permettre d’avoir un stand aux forums des associations des différentes villes, et de pouvoir participer aux réunions des Conseils de Quartiers.

Enfin, Monsieur le Président, comme notre mot d’ordre pour rechercher des adhérents est : « Vous adhérez à nos idées, alors adhérez à Attac », nous nous permettons de mettre au dos de cette lettre un bulletin d’adhésion à notre association.

Maintenant assurés de votre soutien, nous vous prions de recevoir, cher Camarade Président, nos salutations militantes.

Le Conseil d’Administration d’ATTAC 92


A T T A C 9 2
www.local.attac.org/attac92/

Les solutions proposées par Attac

 1. Appliquer le principe du spéculateur-payeur. Ceux qui se sont enrichis doivent payer le plan de sauvegarde et la relance de l’économie. Ce n’est pas aux travailleurs qui subissent déjà la hausse du chômage et de la précarité de les supporter. Pour cela, doit être mis en place un
prélèvement sur les revenus du capital.
 2. Ne pas socialiser uniquement les pertes. Pourquoi les pouvoirs publics ne devraient-ils racheter que les actifs pourris des banques ? Les mêmes montants pourraient servir à constituer un pôle bancaire public solide, afin de réorienter l’épargne vers les investissements socialement et écologiquement utiles. Le contrôle de la BCE et la nationalisation des principales banques sont, on le sait désormais, possibles.
 3. Organiser un nouveau système financier international : en limitant fortement les flux de capitaux par une taxe sur les transactions, en réduisant le pouvoir des actionnaires par un impôt sur les revenus du capital, en interdisant les paradis fiscaux, les stocks options, les fonds spéculatifs et les marchés à terme sauf, si on les contrôle, pour les marchandises réelles.
 4. Cesser immédiatement toutes les contre-réformes qui détruisent le social et de procéder à la mise sous contrôle public des secteurs clés de l’énergie, des transports, des communications, de la distribution de l’eau, de l’éducation et de la recherche.
 5. Instaurer un nouveau partage des richesses, sans lequel il ne sera pas possible de réguler autre chose que la préparation de la prochaine crise. Pour cela il faut fixer un revenu maximum, et garantir des droits sociaux élevés par une répartition juste des gains de productivité.
 6. Enfin, l’Union européenne doit agir dans ce sens et proposer que se tienne une conférence internationale sous l’égide de l’ONU et non pas du G8.