Manger ensemble !

, par Leonard Michelet

À l’heure du confinement, les nécessités du corps réclament de la solidarité.

Les grandes catastrophes sont des périodes où le meilleur et le pire sont en capacité d’émerger de la nature humaine. Si, en ces temps de pandémie de Covid-19, les échos de cupidité, bêtise et malveillance sont légions, beaucoup de signaux forts de solidarité nous arrivent aussi.
S’agissant des nourritures spirituelles, les luttes associatives et politiques semblent trouver un nouveau souffle pour que le jour d’après soit plus en rapport avec toutes les justices (sociale, climatique, ...) et nous appellent ainsi à l’engagement. On trouve aussi beaucoup de générosité sur la toile avec la mise à disposition gratuite de documentaires, conférences, débats, cours (yoga, qi gong, chant, films et concerts, etc.).
Quant aux nourritures matérielles, la question reste : « tout le monde est-il en capacité de trouver de quoi manger et par quel circuit ? »
Saluons tout d’abord à Malakoff, l’initiative de la municipalité qui a, dès le début du confinement, mis en place la livraison de repas pour les personnes fragiles, mais aussi celle de l’association Scarabée qui continue d’alimenter les migrant-es, malgré les immenses difficultés qu’elle rencontre.
De son côté, l’AMAP de Vanves distribue d’ordinaire des paniers de légumes et autres produits locaux un jour par semaine sur un lieu collectif de type marché couvert. Bien évidemment, les rassemblements que cela occasionne ne correspondaient pas du tout aux normes sanitaires en vigueur. Pourtant producteurs et amapiens ont décidé ensemble que les nécessités alimentaire, écologique, notamment liées au non-gaspillage, et économique des familles devaient obliger à trouver des solutions viables rapidement. Après avoir insisté auprès de la municipalité de Vanves en expliquant que les 80 familles qui s’alimentaient de cette façon pouvaient continuer de le faire dans un lieu ouvert et adapté (la rue), avec une organisation respectant les distances sociales et les flux humains, elle a maintenu ses distributions hebdomadaires grâce à
l’imagination collective, le sens de l’organisation et une patiente discipline de la part de toutes et tous....
On peut toujours ICI et MAINTENANT travailler collectivement et équitablement si on le veut. Les jours d’après seront une occasion formidable d’amplifier toutes ces initiatives de solidarité.

Photo @fermedelabinolais