Citoyen du monde à Montrouge n°118, septembre 2014 : Hollande doit changer de premier ministre !

, par attac92
















[|Citoyen du monde à Montrouge, |]
[|numéro 118, Septembre 2014|]


[|[*Hollande doit changer de premier ministre !*]|]


Le socialisme de l’offre est une impasse. Les 41 milliards octroyés aux entreprises par le pacte de responsabilité sont de l’eau versée dans le sable, car, l’activité étant trop faible (80 % des entreprises souffrent d’une insuffisance de demande), ils ne seront pas convertis en investissement. La réduction à marche forcée des déficits (50 milliards en trois ans) est une aberration économique car elle aggrave le chômage, une absurdité financière car elle rend impossible le rétablissement des comptes publics, et un sinistre politique car elle jette les Européens dans les bras des partis extrémistes qui veulent détruire l’Europe.


Les grandes entreprises françaises ont décroché le record de la rémunération des actionnaires au deuxième trimestre. Le Medef applaudit le Premier ministre.


La société française est exaspérée, gagnée par la fièvre et l’inquiétude. Notre pays exclut du marché du travail en particulier deux catégories de sa population : les plus jeunes et les séniors. La pauvreté explose et traverse de nombreuses classes sociales. La peur de l’avenir, les inégalités entre territoires mais aussi le malaise identitaire préparent un grand danger. La France pourrait faire face à un tsunami social.


L’impopularité du chef de l’Etat bat les records de la Vème République (13 % !), la cote de popularité du Premier ministre s’effondre (comme prévu).


Il y a à l’Assemblée une majorité pour une autre politique.


Le 16 septembre, Valls doit engager la confiance de son gouvernement.


Cohérents avec eux-mêmes, et soucieux de redonner tout son poids à l’Assemblée, les députés PS « frondeurs » de Vive la Gauche, de même que les Verts, et les députés du Front de gauche, la lui refusent. Contrairement à l’épouvantail agité par Valls, pour lire la suite, ouvrir la pièce jointe


Hollande est contraint de choisir un premier ministre plus fédérateur à gauche, associant toutes les composantes de la gauche. Il renoue avec l’esprit du Bourget (« mon ennemi, c’est la finance »).


Une autre politique est en effet possible : le paquet de 41 milliards du pacte de responsabilité est réorienté en partie vers le pouvoir d’achat des ménages, les investissements publics locaux, et les emplois aidés. Une véritable réforme de l’impôt sur le revenu et de la CSG est mise sur les rails, afin de financer la sécurité sociale universelle de la façon la plus juste. La transition écologique est enfin prise au sérieux.


L’Union européenne, confrontée à l’échec de la politique qu’elle a menée sous la pression de la droite allemande (et dont l’Allemagne, elle aussi, souffre), est à son tour convaincue de réorienter, elle aussi, sa politique.


Même si les résultats ne sont pas immédiats, l’espoir renaît dans le pays, qui constate que la direction prise est la bonne.


Les citoyens s’emparent du débat politique. Il y a un bouillonnement dans le pays.


Il faut miser sur la démocratie jusqu’au bout. La réflexion sur les formes concrètes de la démocratisation de l’économie et de la politique, sur la façon dont la démocratie peut reprendre le contrôle du capitalisme, cette réflexion ne fait que commencer.


La gauche ne peut pas mourir. Elle n’a que deux siècles, elle est de prime jeunesse, le cours des choses ne cesse de lui donner raison, le scandale du temps présent l’appelle impérieusement. L’avenir lui appartient.


[/(Merci à Liêm Hoang-Ngoc, Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Thomas Piketty, Frédéric Lordon…,)/]