Notes de la conférence-débat "L’EAU, BIEN COMMUN" du 7 février à Asnières

, par attac92

Vendredi 7 Février 2014, à Asnières, dans la Salle de l’ancien Tribunal, Place de l’Hotel de Ville, à partir de 20h, et durant presque 3 h., a eu lieu une conférence-débat “L’Eau, bien commun”, [*organisée par les militants-tes ATTAC 92 du Groupe de proximité GP2*] (Asnières, Clichy, Gennevilliers, Levallois), avec [**Jean-Claude Oliva, directeur de la Coordination Eau Ile de France*] (CEIDF).

Cette réunion a été très intéressante, elle a rassemblé environ 80 personnes représentant une large diversité : militants-tes, élus-ues municipaux (dont Françoise Claireaux, Conseillère municipale d’Asnières, déléguée à la solidarité internationale et au co-développement), citoyens-yennes, candidats-tes aux prochaines élections municipales, quelques salariés et syndicalistes de plusieurs sites de production d’eau : Lyonnaise des Eaux, Véolia, sans oublier les adhérents-tes, animateurs-trices de ATTAC et des sympathisants-tes altermondialistes ...

Un salut particulier va à Léo Landau, responsable de “Eau Claire de Seine” qui coordonne les actions de remise en cause de la décision du Syndicat des Eaux de la Presqu’Ile de Gennevilliers (SEPG) qui a reconduit, en Mai 2013, dans des conditions litigieuses, le principe de gestion privée (délégation de Service publique /DSP) avec l’opérateur EAU et FORCE (Suez-Environnement/filiale de Lyonnaise des Eaux), dont la fin de l’actuel contrat est seulement en Juin 2015 !

A noter que cet évènement a fait l’objet d’un article-annonce dans le journal “Le Parisien / 92” du 7 Février 2014.

Jean-Claude Oliva a évoqué plusieurs points majeurs concernant l‘EAU : sa production, sa distribution, sa gestion, en donnant des précisions sur l’histoire de cette activité, en rappelant le rôle pionnier et le savoir-faire de la France, depuis environ 150 ans ; ainsi pour ces raisons, “la mondialisation de l’Eau vient de la France”.
Il a énuméré d’autres aspects :

  • la tendance actuelle est un retour à une gestion publique,
  • la création récente (en 2009) de la régie municipale de la Ville de Paris (EAU de PARIS) est une expérience positive, à plus d’un titre, malgré une campagne de dénigrements de certains milieux d’affaire : baisse de 8% du prix du m3 de l’eau, intégration des personnels issus des sociétés privées, augmentation du nombre d’emplois au global, approche sociale dans la fourniture de l’eau potable, gouvernance plus démocratique (avec intégration des instances représentatives), programmes ambitieux de maintenance et d’investissement pour conserver un bon niveau de fonctionnement et d’évolution technologique, etc ...
    Le Directeur de la CEIDF (dont ATTAC 92 est membre depuis quelques années, car l’eau d’accès universel est une véritable priorité !) fait notamment les observations suivantes :
  • la pratique de la gestion publique est particulièrement attentive à la reprise des anciens salariés-iées dans les nouvelles entités,
  • au sein des opérateurs privés, il y a des clivages entre le “monde des spécialistes de l’Eau” et “le monde de la finance”, il n’y a pas d’homogénéité dans les personnels !
  • il existe 2 logiques : marchande (groupe privé, ayant généralement une “habitudes” à remplacer moins fréquemment les canalisations) et patrimoniale (groupe publique, ayant une orientation vertueuse).
  • Cette question de l’Eau est parfois un sujet de division dans le familles politiques.

D’autres intervenants-tes ont fait de nombreuses remarques, on peut citer :

  • L’Eau reste un enjeu colossal pour les multinationales, car pour l’instant, c’est “un créneau rentable à 15%”, sauf quand on est dans des périodes de fortes réparations et renouvellement des réseaux ...
  • Un scénario théorique a été présenté : en moyenne, pour une “fréquence de remplacement de 70 ans d’une tuyauterie, la gestion privée de l’EAU “pourrait passer à une probabilité de 110 ans” !
  • Il est fondamental d’ètre solidaire des salariés-iées des ENTREPRISES du secteur de l’EAU (et d’avoir un dialogue constructif avec leurs syndicats), qu’elles soient publiques ou privées !
  • Même, bien sûr, pour les entreprises publiques, il faut toujours ètre vigilant quant à leur fonctionnement : il n’y a pas de garantie parfaite contre les risques de dérives, de baisses de la qualité du service rendu, ou de dysfonctionnements ...

En revenant sur le cas précis du contentieux SEPG (10 communes du Nord-92, soit environ 600 000 habitants), il apparaitrait que l’opérateur privé actuel consacrerait autant d’argent aux salaires qu’aux dividendes versés aux actionnaires ... Le prix du m3 d’eau du SEPG est plus élevé qu’au SEDIF (autre structure privée) et le prélèvement du SEPG est estimé comme exagéré !

Plusieurs personnes (dont Adda Bekkouche, Membre du Conseil scientifique de ATTAC ) ont dit que sur la forme (l’argumentation de fond étant déjà là), la remise en cause de la décision du SEPG s’appuie sur la manière irrégulière, peu transparente, sans débat, dans la précipitation, utilisée lors de la reconduction de la DSP au groupe EAU et FORCE .

En conclusion de cet “aperçu” : ce 7 Février 2014 a été un moment de riches débats, de réflexions communes et d ‘ informations ! Cela va nous donner plus de possibilités pour continuer notre combat, avec d’autres organisations et militants-tes, pour que l’EAU “bien commun” soit un service réellement public, avec une gestion citoyenne et créative. Cette démarche que soutient ATTAC a un grand avenir, il faut souligner que dans le monde, le retour à la gestion publique de l’EAU progresse de façon encourageante.

Merci à Jean-Claude Oliva, aux amis-ies du Groupe GP2, dont : Jean Quèbre, Guy Roday, Pierre Gauthrot, Hermann Schneider, et les ... autres ! Bravo pour la collecte “ au chapeau” qui a permis d’avoir plusieurs centaines d’Euros, permettant de participer aux honoraires d’avocat dans la démarche en cours !
Merci également à Léo Landau qui fédère toutes les associations et personnes engagées dans le dossier Eau/ SEPG !

Jean-Louis Michniak (ATTAC 92)

Voir en ligne : l’annonce de la soirée